Il était temps ! La précédente étude remontait à 2008. A l’époque, les motos homologuées à la norme euro3 venaient de sortir. Quinze ans plus tard, en 2023, les normes moto euro4 et euro5 sont passées par là. Il était donc utile de mettre à jour nos connaissances sur la pollution des 2RM.
Les résultats de l’étude ADEME 2023 sur la pollution des motos montrent une progression très significative des « performances environnementales » des deux roues motorisés. C’est encourageant. Même s’il n’y a pas de quoi pavoiser du côté des 125 qui produisent encore trop de CO [monoxyde de carbone] en utilisation autoroutière. Pour les grosses cylindrées, si la consommation de carburant s’améliore, il reste des progrès possibles (et souhaitables).
« La présente étude montre qu’hormis les 125 cm3 sur autoroute, les émissions polluantes d’échappement d’un 2RM neuf est conforme à sa définition homologuée, et sont du même ordre de grandeur que celles d’automobiles contemporaines ».
Ce résultat est d’autant plus encourageant que il compare ici un deux motorisé aux normes euro5 avec une automobile aux normes Euro6d, c’est à dire les plus sévères en vigueur.
Cette étude permet donc de répondre à l’étude TRUE, commanditée par la Mairie de Paris et très défavorable aux deux roues motorisés. En effet l’ADEME (agence publique de la transition écologique) prend en compte la réalité des trajets (mesurée en g / km) au lieu d’une photo instantanée de la pollution au démarrage (mesurée en g/l) comme le faisait l’étude TRUE.
Un point positif de cette nouvelle étude de l’ADEME, c’est donc justement sa méthodologie qui avait été définie en concertation avec les associations de motards. Elle se base sur un parcours « type » Paris Banlieue et prend donc en compte le fait qu’un deux-roues motorisé ne reste pas coincé dans les embouteillages lorsqu’on le compare à une automobile.
L’étude est également encourageante du côté des deux roues motorisés électriques qui ne sont pas tombés dans le panneau des grosses bagnoles électriques à 700 km d’autonomie (et 800 kilos de batterie…), qui sont un non-sens écologique.
La synthèse et les recommandations sont particulièrement intéressantes. L’ADEME met en avant l’importance de l’écoconduite, l’intérêt de conserver des véhicules dans leur configuration d’origine, et l’impuissance d’un contrôle technique à résoudre la problématique du bruit.
« Concernant le contrôle technique il sera intéressant de qualifier l’impact de sa mise en place sur les impacts environnementaux du 2 roues motorisés. A noter également que des non-conformités peuvent être dissimulées au contrôle par la relative simplicité et rapidité de permutation avec l’échappement d’origine » … « les émissions sonores de 2/3RM conformes peuvent devenir gênante par simple fait d’un style de conduite agressif (…) : ce facteur comportemental important n’est pas impacté par la mise en place d’un contrôle technique ».
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