Dans un éditorial du journal « Les échos » en date du 31 août (article payant), David Barroux fustige la « Logique punitive » de la politique « écologique » mais antisociale de la Mairie de Paris. Extraits à méditer…
Sans nous en rendre compte, nous avons laissé la France du « il est interdit d’interdire » devenir le paradis de ceux qui prennent un malin plaisir à interdire tout ce qui bouge. Parfois même sans l’assumer.
L’entrée en vigueur à Paris, en cette rentrée, du stationnement payant des deux-roues est à cet égard symbolique. Officiellement, il ne s’agit que de mettre les scooters et motos sur un pied d’égalité avec les voitures en abolissant le stationnement gratuit. Mais dans la pratique, les prix imposés font qu’utiliser un deux-roues va devenir impossible pour ceux qui travaillent et qui n’ont pas de parking. Qui peut payer environ 40 euros par jour pour stationner ?
Les Parisiens qui n’utiliseront leur scooter qu’autour de leur pâté de maison payeront il est vrai moins cher mais pour une utilité quasi nulle. Quant aux banlieusards déjà souvent repoussés hors de Paris pour des raisons économiques, ils sont eux considérés comme des citoyens de seconde zone contraints d’utiliser des transports en commun hélas souvent saturés pour rejoindre notre capitale économique.
Et pour ceux qui accepteraient de payer, le pire est que le stationnement au même endroit ne sera autorisé que six heures par jour. Mais y a-t-il tant d’actifs qui travaillent moins que cela par jour ?
[…] Logique punitive
La vérité est qu’il y a une tentation de considérer qu’il suffirait d’interdire les jets, les piscines, les barbecues, les jacuzzis et les scooters pour régler tous les problèmes. Mais au nom de cette logique il faudra demain réguler les voyages ou la consommation de viande.
On commence par accepter que soit interdit ce qui ne concerne que des minorités mais un jour on interdira ce qui concerne la majorité. N’abdiquons pas devant l’écologie punitive qui stigmatise le riche ou celui qui se déplace. Le nécessaire combat pour la planète mérite mieux que cela.