Avec la fermeture de l’A13, les motards rappellent à l’Etat d’entretenir ses routes. Pour l’antenne des Yvelines de la Fédération française des motards en colère, la découverte de fissures sur l’autoroute entre Vaucresson et Paris n’est que la démonstration de l’état de délabrement des routes.
Article publié le 27 avril 2024 sur https://www.leparisien.fr/info-paris-ile-de-france-oise/transports/avec-la-fermeture-de-la13-les-motards-des-yvelines-rappellent-a-letat-dentretenir-ses-routes-27-04-2024-GLBYBBVOTJFG3EEZAI4R7FBV5M.php
« Occupez-vous de vos routes, nous on s’occupe de nos motos ». Voilà un message martelé depuis plusieurs mois par la Fédération française des motards en colère (FFMC) pour clamer son opposition au contrôle technique des deux-roues motorisés, en vigueur depuis le 15 avril. Des mots qui résonnent fort depuis une semaine à l’ouest de Paris, avec la fermeture de l’A13 entre Vaucresson (Hauts-de-Seine) et Paris après la découverte de fissures. Ce vendredi, de nouveaux dégâts étaient constatés, révélait le Parisien, douchant les espoirs d’une réouverture pour le 1er mai.
Sur leur trajet vers la capitale, certains motards disent avoir observé ces fissures quelques jours auparavant, déjà. Malheureusement sans s’étonner. Hubert, retraité, prend régulièrement sa Kawasaki pour se rendre à Paris depuis Versailles. « Des fissures sur la route, il y en a plein. Et une fois dans Paris, il y a des nids-de-poule pas possibles, remarque-t-il. Le problème, c’est qu’il y a déjà beaucoup de circulation. C’est impossible de rester vigilant sur la conduite des autres et de garder un œil sur l’état de la chaussée. » Il a d’ailleurs eu un accident l’an dernier.
Des témoignages comme celui-ci, l’antenne des Yvelines de la FFMC en reçoit régulièrement. « Sur l’A13, on voit très bien la différence entre la gestion par l’Etat et par les sociétés d’autoroute, observe Luc Lepelletier, le coordinateur de la FFMC 78. Du côté de Bonnières-sur-Seine (une section gérée par la Sanef), la route a été refaite récemment. C’est à se demander s’il y a une volonté politique concernant les routes dont l’entretien est payé par le contribuable. »
Surtout, le motard en colère dénonce un deux poids, deux mesures. « On nous bassine avec un contrôle technique visuel pour nos motos alors qu’au fond, le problème n’est pas là si on veut s’attaquer aux causes d’accidents », estime-t-il. Une référence à une étude de la Mutuelle des motards (265 000 sociétaires assurés). Sur la base de 18 000 sinistres déclarés entre 2016-2020, celle-ci a estimé à « moins de 0,4 % des motos signalées comme dangereuses dans les rapports d’expertise, souvent pour cause de pneus arrivés au témoin d’usure ».
La FFMC dénonce aussi par cette occasion le manne financière de cette opération, « pour l’Etat comme pour les organismes de contrôle technique. Avec 3 ou 4 millions de deux-roues en France, ça fait du chiffre ». D’autant que les prix constatés dépassent largement la cinquantaine d’euros annoncés : ils se situent plutôt une vingtaine d’euros au-dessus. « Je doute que cette nouvelle recette soit réinjectée dans les routes », souffle Céline, motarde parisienne. Pour l’heure, la FFMC, elle, a appelé au boycott.